Poésie " Les blés mûrs " par Rémi dit Pilatom
Les blés mûrs
Pas plus haut que trois pommes
Il lorgnait déjà les petites mandarines
De sa bonne amie Clémentine
Espiègle, Léo se voulait un homme
N'avait d'yeux que pour sa copine
Faut dire qu'elle était belle
A croquer la petite lutine
Et pas du tout rebelle
Ils se cachaient dans les blés murs
Là elle lui montrait sa différence
Accompagnée d'un léger murmure
D'une douce brise d'été, de son ignorance
Léo en avait le rose aux joues
Montait en lui un désir inconnu
Malgré lui se dressait son joujou
Pensait le moment mal venu
Il aurait bien voulu jouer papa, maman
Mais doutait un peu de son propre rôle
Manquant assurément de rudiments
Afin d'être mari, et non un pauvre drôle
Les années peu à peu se sont égrenées
En rangeant au grenier les souvenirs
L'âge des amourettes s'étant réfréné
Chacun est parti vers son propre avenir
Tous les ans Clémentine et Léo reviennent
Chaque été, les blés mûrs frémissent
C'était hier, eux se souviennent
D'autres s'y cachent, et s'esbaudissent
Rémi dit Pilatom texte protégé 20/04/2017