Poésie " La rue des Pendus"
La rue des pendus
Dans la rue des pendus
j'erre nu, me sens perdu
Silence, pas de conciliabule
Dans ce sinistre vestibule
Flotte douçâtre l'odeur
Fétide de la mort, du malheur
Dans la rue des pendus
j'erre nu me sens perdu
Ce qu'ils avaient, on leur a arraché
Leur âme, ils ont été fauchés
N'avaient pas le droit aux idées
Les puissants en avaient décidé
Dans la rue des pendus
j'erre nu, me sens perdu
Silence glacial, silence avant la sentence
Les charognards lorgnent la pitance
Arracherons quelques morceaux
Ne restera bientôt que des lambeaux
Dans la rue des pendus
j'erre nu, me sens perdu
Leur vie était sans importance
Ponctuée de brimades, de souffrances
D'une bien triste existence
Ils n'avaient pourtant pas d'exigences
Dans la rue des pendus
j'erre nu, me sens perdu
Maintenant sans boulot sont les bourreaux
Seuls avec leurs macabres turpitudes
Ils finiront par se pendre aussi aux barreaux
D'une prison faite de leur servitude
Dans la rue des pendus
j'erre nu me sens perdu
Poésie. La rue des pendus