poésie " Tendresse " par Rémi dit Pilatom
Tendresse
Petite rue calme
Aux maisons serrées
De tuiles ou d'ardoise
Au cinquante six
A l'étage, un petit nid sucré
Un escalier tourmenté
Qui chante sous les pas
Mène à l'alcôve secrète
Je t'attends, fébrile
Le coeur accéléré
La peur de l'absence
Dans la chambre
Une odeur de meubles cirés
Se mêle aux senteurs de jasmin
D'un bouquet posé sur un guéridon
Je devine, feutrés tes pas
Par la porte entrouverte
Ton visage éclairé
Apporte un rai de lumière
Dans la pénombre
Tu apparais, robe noire
Agrémentée d'un collier
De boucles d'oreilles assorties
Chaussée d'escarpins rouge
Comme tes lèvres
Je te vois si belle
Le vieux parquet
En craque de plaisir
Tu t'assieds près de moi
Je suis troublé
Par tant de simplicité
Je voudrai parler
Balbutiant, je reste interdit
Deviens soudain muet
Tu me souris
Tu prends doucement
Ma main hésitante
En me guidant vers tes interdits
Qui ne seront bientôt plus
Je te sens frissonner
Lorsque j'ouvre les derniers
Secrets de ta nudité
Sur une note de violon
L' Oboe concerto de Mozart
Accompagne avec grâce
Mes caresses lutines
Sur ta peau satiné
J'aime à voir soudain
Se dresser comme pour
Se défendre tes petits mamelons
Pour un simulacre de combat
Perdu d'avance
Sans résistance, Ils capitulent
Tes baisers sont velours
Je goûte le miel de ton oasis
Des fruits de ma passion
A satiété, je m'en repais
Parcourant ton éden
Je les cueille un à un
Égaré dans les merveilles
De ton jardin de Babylone
Tu gémis, je te vois défaillir
Emportée par un tourbillon
Vents de folies dans le coeur
Douces tempêtes de nos corps
Le vieux lit demande un répit
En grinçant, fatigué de nos ébats
Rien n'y fait, ce sera pour plus tard
Et puis soudain Morphée
S'invite à la fin du concert
Et nous emporte vers des lagons
Sable blanc, matins calmes
Flots bleus, rêves assouvis
J'entends encore tes pas feutrés
Texte protégé le 25/08/2017