Poésie " Fauve se pavane " par R & R à l'encre sympathique
Fauve se pavane
Il l'entendait :
C'était comme un soupir étouffé,
Un appel codé, un jeu ?
Mais lui se voulait charismatique,
Et les jours pluvieux
Il s'appliquait à brouiller les pistes
Fauve se pavane,
Elle voulait ses aveux,
Elle le voulait à ses pieds
Tout entier
Elle jouait avec le feu
Au risque de s'y brûler !
Au milieu d'une savane
Aux odeurs couleurs fauves
Il se grimait, devenant
Tour à tour, vieux lion en rut
Ou alors superbe et habile guépard
Il tricotait le mystère
En rugissant ou feulant
Selon ses humeurs d'Atlas,
Il attendait le beau temps...
Elle, se voulait dompteuse,
Maniant le charme et le fouet
Tour à tour guêpe ou folle,
Elle attisait le feu ; elle l'embrassa
Sans attendre le printemps
Elle le frôlait sans cesse,
Tantôt hyène, tantôt chatte
Elle se léchait les doigts en minaudant
Ronronnant un appel aux caresses
Lui faisait un peu comme si...,
Jouait de l'ombre, un peu macho,
Conscient ou non de son aura.
Il perdit pied cependant,
Cédant aux appels et aux simagrées
De la rusée féline à l'instinct débridé
Dans la savane sombre et sauvage,
Un vieux lion, bravache et timide,
Se laissa pourtant prendre au piège
D'une belle affamée !
Quand elle le mordit, à la nuque,
Les arbres se mirent à trembler !
Que dire : le vieux roi étant malin et agile,
Il mit ses pattes sur le corps de son adorée :
Avec grand soin, n'oubliant aucun recoin caché
il y déposa ses odeurs, délimitant ainsi un périmètre de sécurité,
Afin que chacun sache que cette panthère aux yeux si demandeurs
Etait chasse-gardée !
Ainsi parla le Roi !
© R. & R., à l'encre sympathique, Fauve se pavane , Texte protégé