Poésie "Jeanne ou Christelle " ou l'histoire d'un viol par Rémi dit Pilatom
Jeanne ou Christelle
Elle pourrait s'appeler Jeanne ou Christelle
Sourire d'un doux printemps, fleur fragile
Courant le guilledou, vêtue de dentelle
Insouciante innocence, belle et gracile
Une jeunesse comme les autres sans doute
Respirant l'air du large, ornant sa chambre
De posters préférés des stars qu'elle écoute
Du matin au soir, de janvier à décembre
Elle aurait dû connaître les premiers frissons
Un béguin chagrin, les taquineries sottes
De béjaunes, crête hérissée, polissons
Voulant s'affranchir de contraintes vieillottes
Elle les a imaginé à sa fenêtre
Les maux et souvenirs tourmentent son ventre
Elle est passé à côté, mètre par mètre
De ces années ou l'avenir se concentre
Pour devenir femme, épouse, une mère
Vivre comme ses amies, à qui elle n'a rien dit
Gardant dans ses entrailles, cette douleur amère
Se sent sale, s'imagine qu'on la répudie
Depuis vingt ans elle se mure de silence
Elle vous fait un rire triste et fugace
Victime acceptant la cruelle sentence
Coupable aux yeux de la bonne populace
D'être une traînée, la putain sans remords
Avec l'ignoble parent d'à côté, violeur
Celui qui a droit de vie, et surtout de mort
Bête immonde, sangsue, vampire du malheur
Sa vie, un plat fade sans odeur, sans saveur
Seule avec pour compagne cette intense douleur
Jeunesse souillée, d'un salopard dépuceleur
Aux mains tachées du crime, patenté jouisseur
Les braves complices gardent le lourd secret
Le nez bas dans leurs chaussures ridicules
La justice, un jour de lumière discret
Viendra lui tordre ses affreux testicules
Rémi dit Pilatom texte protégé 10/05/2017